C’est la principale cause de douleur oro faciale non odontologique. Cette pathologie touche des patients plutôt jeunes, mais se rencontre à tous les âges. Les femmes sont plus souvent atteintes que les hommes.
L’évolution, si aucune prise en charge n’est proposée, est fluctuante et défavorable au long terme.
Une douleur chronique, fluctuante, de l’oreille, des joues, des tempes, des mâchoires, doit faire penser à une pathologie de l’ATM. Il en est de même pour des claquements, ou des blocages de la mâchoire.
Diagnostic
Le diagnostic repose avant tout sur la clinique.
L’interrogatoire et l’examen clinique permettent :
- d’évaluer l’importance de la pathologie, l’importance des douleurs et de la gêne fonctionnelle liée aux claquements, et l’importance des phénomènes de blocage et de limitation des différents mouvements de la mâchoire.
- de préciser si la pathologie est plutôt musculaire (contractures,…), articulaire (atteinte du ménisque), ou dégénérative (arthrose).
- de rechercher les causes ou facteurs de risque : stress (c’est une des principales causes de cette pathologie), bruxisme nocturne ou diurne (grincement de dents), déséquilibre occlusal (perte de dents, surtout des molaires, certains décalages des mâchoires).
- de rechercher une cause autre aux symptômes présentés.
Certains examens radiologiques sont parfois indiqués : panoramique dentaire, IRM.
Ils permettent d’aider à rechercher des facteurs de risque, et de préciser (c’est l’intérêt de l’IRM) le degré d’atteinte de l’articulation.
La prise en charge de cette pathologie est parfois complexe, plusieurs consultations peuvent être nécessaires pour comprendre les causes du problème, et évaluer son importance.
Démarche thérapeutique
La stratégie thérapeutique consiste en plusieurs points :
- expliquer au patient sa pathologie, et les facteurs de risque qu’il présente (notamment le stress).
- prendre en charge les facteurs de risque (gouttière pour le bruxisme, réhabilitation prothétique,…) en privilégiant toujours les traitements non agressifs, réversibles (une gouttière peut s’enlever si elle ne convient pas).
- aider le patient à trouver des solutions au quotidien pour limiter les sollicitations musculaires et articulaires.
- prendre en charge les troubles musculaires lorsqu’ils existent (rôle de la gouttière, de la rééducation chez un kinésithérapeute spécialisé, de l’ostéopathie, utilisation de la toxine botulique dans les contractures importantes).
- prendre en charge la souffrance articulaire elle-même : traitements médicaux de durée brève pour les douleurs aiguës, lavages articulaires avec « lubrification » de l’articulation grâce à l’acide hyaluronique.
La technique de lavage avec viscosupplémentation est très répandue en orthopédie (notamment dans les pathologies du genou).
Elle consiste en plusieurs séances (2 à 5), assez rapprochées (1 semaine à 15 jours), qui se déroulent sous anesthésie locale. - la chirurgie ouverte ne se pratique que très rarement, lorsque l’articulation est ankylosée, et que les mouvements deviennent très difficiles.
Toute cette prise en charge est complexe.
Elle doit se faire de manière progressive en acceptant que certains éléments de ce traitement puissent n’être que partiellement efficaces.
Selon les études, le taux de réussite du traitement (c’est-à-dire quasi-disparition des douleurs et retour des mouvements normaux de la mâchoire) va de 80 à 90%, grâce au protocole de lavage des articulations.