Implantologie

, par Dr Julien NICOLA, Chirurgien Maxillo-facial et stomatologue

Le remplacement d’une ou de plusieurs dents manquantes est un impératif esthétique et fonctionnel : mastication, équilibre occlusal, préservation des dents voisines…
Des techniques de prothèse conventionnelle existent (appareil, bridge), permettant de réhabiliter des édentations plus ou moins étendues, mais aucune de ces solutions ne permet de remplacer la ou les racines manquantes (parce qu’elles n’ont jamais existé, comme dans les cas d’agénésies, ou parce qu’elles ont été extraites).
Dans les années 60-70 est apparu le concept de l’implant en titane en forme de vis capable d’entrainer une réaction de l’os entourant cette vis. Cette réaction est appelée ostéo-intégration : l’implant s’entoure d’une couche d’os compact.
On a donc là un dispositif susceptible de créer, au niveau des mâchoires, un ancrage stable, résistant, durable, et non iatrogène (le titane est utilisé en orthopédie depuis de nombreuses années), sur lequel il est alors possible d’adapter un ou plusieurs couronnes dentaires, un bridge, une barre prothétique (prothèse fixée), des piliers de stabilisation de prothèses amovibles.
Au-delà de l’intérêt esthétique évident dans les cas de remplacement des dents telles que les incisives ou les canines, le fait d’avoir un ou plusieurs ancrages permet une stabilité des prothèses, et un confort optimum.
A ce jour, le recul dont nous disposons concernant les implants est considérable.


Avant la chirurgie
La collaboration avec le chirurgien dentiste qui concevra la prothèse (couronne simple, barre prothétique, …) est fondamentale puisque, en dehors des cas évidents où une ou deux dents sont à réhabiliter, le nombre et la position des implants sont déterminés de manière précise par l’objectif prothétique.
En plus de l’examen clinique, un scanner dentaire sera automatiquement demandé.
Cet examen est obligatoire, et permet de voir avec précision le volume osseux disponible sur chaque site où un implant devra être mis en place.
On mesure alors l’épaisseur d’os disponible, la distance par rapport à certains éléments anatomiques importants (nerf dentaire, sinus), ce qui permet de choisir les dimensions d’implant les plus adaptés au cas présenté.


« Point clé »
Dans certains cas, l’analyse du scanner n’est pas bonne, car le volume osseux est insuffisant.
Des solutions chirurgicales seront alors proposées (cf chapitre chirurgie pré implantaire).


La chirurgie
La pose de l’implant est un acte beaucoup moins traumatisant qu’une extraction dentaire.
En fonction du nombre d’implant, l’intervention peut se faire sous anesthésie locale ou générale.
Après ouverture de la gencive et repérage du site de pose, on réalise une succession de petits forages dont la profondeur correspond à celle de l’implant (entre 6 et 15 mm), et dont le diamètre sera croissant, jusqu’à arriver quasiment à celui de l’implant (entre 2.8 et 5 mm).
L’implant est ensuite vissé avec précaution, puis la gencive est suturée.
Les suites opératoires sont habituellement très simples (pas de douleur, ni d’œdème).
Un traitement sera prescrit.
Le suivi post opératoire est fondamental, afin de s’assurer de la bonne cicatrisation muqueuse, et de l’ostéo-intégration de l’implant.
La mise en place de la couronne ou de la prothèse définitive n’est pas immédiate : plusieurs étapes sont nécessaires (pose de vis de cicatrisation, conception de la partie prothétique, …), elles peuvent être plus ou moins rapprochées en fonction de la situation clinique ou radiologique au moment de la pose de l’implant (facteurs de risque d’échec, fragilité osseuse, contraintes mécaniques attendues sur l’implant).


Les échecs
Dans de rares cas, il se peut que l’ostéo-intégration ne se fasse pas, aboutissant à la perte de l’implant.
Ces échecs surviennent habituellement dans les premiers mois suivant la pose des implants, et il vous sera alors proposé de déposer l’implant en cause pour en remettre un en place, après avoir laissé la cicatrisation muqueuse et osseuse se faire.

« Point clé »
Il n’est pas évident pour un patient de faire face à un échec dans le cadre d’une réhabilitation implantaire, d’autant plus qu’il n’y a pas toujours d’explication à cet échec.
Une solution vous sera toujours proposée, même si parfois le projet prothétique, compte tenu de la situation, devra être légèrement modifié.

Les cas pour lesquels il n’est pas possible d’envisager une réhabilitation implantaire, sont rarissimes.
De nombreuses études ont montré que les implants pourraient être envisagés dans des situations parfois complexes (notamment les cas de radiothérapie de la région cervico faciale)
Le confort apporté par une réhabilitation de ce type est considérable, le plus important étant que le projet prothétique, construit en collaboration avec le chirurgien dentiste, soit cohérent et adapté à votre situation.