Qu’est ce que l’otoplastie ?
L’otoplastie est l’opération chirurgicale permettant de corriger l’aspect inesthétique des oreilles décollées en remodelant le cartilage. Qu’elle soit esthétique ou réparatrice, elle vise à obtenir un recollement définitif, symétrique et naturel des oreilles afin de retrouver une allure plus harmonieuse au niveau du visage. Cette intervention est généralement réalisée sur les deux oreilles mais il arrive qu’on puisse constater une asymétrie (une seule oreille étant touchée ou les deux dans des proportions différentes). On parle ainsi d’otoplastie bilatérale ou unilatérale.
Considérée comme une intervention courte, cette chirurgie permet d’éliminer les disgrâces en travaillant le cartilage, les plicatures et les reliefs pour obtenir des oreilles symétriques, joliment proportionnées et retrouver une physionomie harmonieuse. Dissimulées dans les replis en arrière de l’oreille, les cicatrices d’incisions ne sont pas visibles.
Qui est concerné ?
Tout adulte quel que soit son âge présentant des oreilles décollées pouvant être le reflet d’anomalies anatomiques a la possibilité de recourir à l’otoplastie.
Chez les enfants, il est recommandé d’attendre l’âge de 7 ans afin que la croissance de l’oreille soit quasiment achevée. De plus, l’anesthésie locale est plus facilement utilisée après 7 ans.
Comprendre les causes

Pour comprendre le mécanisme du décollement
L’opération des oreilles décollées peut corriger trois types de malformation du cartilage qui peuvent être plus ou moins associés :
- Une taille excessive du cartilage central (cartilage de la conque). Cette hypertrophie accentue l’écartement de l’oreille par rapport au crâne.
- Le défaut de relief situé à la partie supérieure de l’oreille (défaut de plicature de l’anthélix) dévoilant un aspect trop lisse, déplissé de la partie haute du pavillon de l’oreille.
- L’angulation excessive entre le pavillon de l’oreille et le crâne, qui peut participer également à un aspect de décollement des oreilles.
Comment préparer l’intervention
La consultation en amont permettra au chirurgien de :
- Procéder à un examen attentif de la déformation des oreilles ainsi qu’un bilan photographique.
- Établir un bilan préopératoire et un diagnostic après avoir déterminé quels sont les différents défauts de l’oreille à corriger.
- Déterminer les motivations du patient.
- Décider avec le patient du type d’anesthésie.
En cas d’anesthésie autre que purement locale, le médecin anesthésiste sera vu en consultation au plus tard 48 heures avant l’intervention.
L’assurance maladie prend en charge l’opération dans la mesure où :
- Le décollement est avéré. Les oreilles décollées sont ainsi considérées comme une malformation congénitale.
- Le décollement entraîne une gêne psychologique et sociale importante.
- Les éventuels compléments d’honoraires sont à la charge du patient ou de sa mutuelle selon le contrat souscrit.
Les recommandations pré-opératoires
- Aucun médicament contenant de l’aspirine ne devra être pris dans les 10 jours précédant l’intervention.
- Toute prise de tabac devra être éviter avant l’intervention.
- La tête et les cheveux seront soigneusement lavés la veille de l’opération.
Quelles sont les différents types d’anesthésies utilisés ?
Trois anesthésies sont envisageables :
- Anesthésie locale pure : Afin d’insensibiliser les oreilles avec l’injection d’un produit anesthésiant (rester à jeun n’est nullement nécessaire avant l’intervention).
- Anesthésie locale approfondie : par des tranquillisants administrés par voie intraveineuse (anesthésie « vigile » ou « neurolept-analgésie »).
- Anesthésie générale classique : durant laquelle vous dormez complètement. Ce type d’anesthésie est réalisée plus volontiers chez les patients émotifs ou au cas par cas chez les enfants.
En l’absence d’anesthésie locale : un médecin anesthésiste devra être consulté maximum 2 jours avant l’opération.
Avant une anesthésie locale approfondie ou générale, il faudra être à jeun (ne rien manger, ni boire, ni fumer) 6 heures avant l’intervention.
La technique
Elle varie selon la morphologie de l’oreille.
Dans tous les cas on devra procéder à :
- Une incision cutanée : en arrière de l’oreille se situant généralement dans le pli naturel c’est- à -dire dans le sillon placé à l’arrière de l’oreille (sillon retro-auriculaire) et laissant une cicatrice à peine visible.
- Une dissection : permettant le décollement cutané pour accéder au cartilage.
- Un remodelage cartilagineux : par une plastie du cartilage, le chirurgien corrige les anomalies et façonne les structures. Le principe est de recréer ou d’améliorer les reliefs naturels (création ou majoration du pli de l’anthélix), maintenus par de fines sutures enfouies. Le cartilage de la conque est enfoui en arrière en évitant les résections cartilagineuses , cette « pexie » de la conque permet de reduire les risques post-opératoires et une une plus belle harmonie. Enfin, le repositionnement du pavillon est réalisé, l’oreille se place près du crâne, le décollement est rectifié.
- La vérification d’une symétrie parfaite : quant au recollement des oreilles. De face et de profil, le pavillon auriculaire doit se positionner en parfaite adéquation avec le visage ; il doit être « recollé » de face et de dos, avec des courbes harmonieuses et naturelles de profil.
- La réalisation des sutures : classiquement, des fils résorbables sont utilisés ; il n’est de ce fait pas nécessaire de les retirer.
- La pose des pansements : il est réalisé grâce à des bandes élastiques (bandes velpeau) autour de la tête afin de protéger et maintenir les oreilles en bonne position.
La durée de l’intervention est de 45 mn à 1h selon les malformations traitées et selon le recollement des oreilles concernées (otoplastie unilatérale ou bilatérale).
L’hospitalisation est le plus couramment effectuée en ambulatoire (sortie le jour même)
Les suites opératoires immédiates
- Les douleurs modérées (généralement les premières 24h) sont atténuées à l’aide d’antalgiques classiques et d’anti-inflammatoires.
- Le pansement est retiré au bout de 3 jours, au profit d’un pansement plus léger à porter notamment la nuit pendant un dizaine de jours.
- Des ecchymoses et oedèmes (gonflement) transitoires peuvent survenir et dissimuler les nouveaux reliefs. Ces symptômes de suite opératoire s’atténueront avec le temps.
- Aucun fil n’est à retirer mais un bandeau de contention devra être porté au retrait du premier pansement, nuit et jour pendant 8 à 15 jours, puis uniquement la nuit pour une durée d’un à deux mois.
- Un arrêt de travail de 3 à 7 jours est recommandé.
Le résultat est définitif au bout de 2 à 3 mois, après la fonte de l’œdème et le temps que les tissus s’assouplissent.
Conseils post-opératoires
- Au cours des premiers semaines suivant l’intervention, il convient de ne pas exposer les oreilles opérées à des températures froides qui pourraient entraîner des gelures (par un possible manque de sensibilité transitoire).
- Éviter l’exposition au soleil durant la période de cicatrisation.
- Pas de bains de mer ou piscine pendant 6 semaines (la douche est autorisée, même conseillée dès le retrait du pansement, pour une bonne hygiène de la région retro-auriculaire (et lutter contre toute macération lors du port du bandeau).
- Tout effort physique et activités sportives sont proscrites durant 15 jours.
- Dans la phase post-opératoire, éviter le port des lunettes (ou disposer les branches plus au-dessus). En effet, le positionnement des branches peut altérer le processus de cicatrisation.
Quelles sont les complications ?
Les complications sont très rares mais possibles telles que :
- Un saignement persistant et nécessitant une petite ré-intervention pour l’arrêter.
- Un hématome nécessitant une évacuation.
- Une infection fort heureusement très rare mais nécessitant un traitement efficace (antibiothérapie).
- Une nécrose cutanée notamment en cas de tabagisme important.
- Une cicatrice anormale mais indépendante des sutures du chirurgien.
Cette cicatrice, rouge, hypertrophique évoluant vers une cicatrice épaisse de type « chéloïde » devient gênante et fera l’objet d’injections de corticoïdes visant à diminuer l’épaisseur de la cicatrice. Ce risque survient de manière plus fréquente chez les adolescents. Dans certains cas la « chéloïde » sera reprise chirurgicalement.
Imperfections de résultat
Dans la grande majorité des cas, les patients sont très satisfaits, tant sur le plan esthétique que sur le plan psychologique. Néanmoins, des petits défauts peuvent apparaître au fil des mois mais restent très discrets tels que :
- Une légère asymétrie suite à une cicatrisation évoluant différemment d’une oreille à l’autre.
- Des irrégularités de reliefs, en cas de mauvaise cicatrisation du cartilage.
- Une plicature un peu trop saillante ou au contraire une insuffisance de résultat.
- L’apparition de fils visibles sous la peau.
Ces défauts sont rares et lorsqu’ils surviennent sont relativement discrets. Le (ou la) patient(e) pourra avoir recours à une retouche pratiquée sous simple anesthésie locale.
Les cicatrices
Comme pour toute intervention chirurgicale, il existe des cicatrices. Situées dans le sillon rétro-auriculaire (derrière l’oreille), elles sont très peu visibles. Dans quelques cas rares, chez des patients présentant une hypertrophie importante, la correction imposent une cicatrice additionnelle sur la face antérieure de l’oreille, cachée dans les reliefs.
Les cicatrices peuvent apparaître un peu rosées et leur aspect définitif (largeur, épaisseur, couleur) ne peut s’observer qu’au bout de 6 à 12 mois, la maturité cicatricielle étant un processus progressif.
Il est conseillé d’éviter l’exposition au soleil les premiers temps afin d’obtenir une bonne cicatrisation et éviter ainsi le risque dyschromie (trouble de la pigmentation).